résidence du 30 juin au 7 juillet 2020

 

Pages arrachées

On entend souvent dire : les livres m’ont sauvé la vie. Mais on parle très peu des cas où les livres ont tué, ou failli tuer. (Les livres n’y sont évidemment pour rien, tout est question de lecture. Mais.)

 

En rouvrant mes carnets de notes d’il y a dix, quinze ans, je suis tombé sur des pages où sont relatées des journées exceptionnelles, ou crues telles.

Cela m’a étonné, amusé, puis passablement attristé, irritée tant l’expression est empruntée, fausse. Littéraire, en somme.

Comment se fait-il que ce moi-même d’il y a dix, quinze ans ait pu vivre plusieurs jours dans le halo d’une beauté infinie, ou crue telle, sans y laisser tout à fait sa peau ?

C’est à la recherche et à l’analyse des conditions de cette expérience que je me lance aujourd’hui.

Comment en suis-je arrivé là, à presque disparaître, dissous dans un rayon de soleil, près du métro de la porte de Bagnolet, à Paris ?

Il y aura donc des archives, à lire, à décrypter, à commenter. Il y aura aussi une parodie de vie intérieure, de l’alcool, beaucoup d’alcool, du temps perdu, du vide, beaucoup de vide, et du mysticisme frelaté.

Ce sera, en somme, une sorte de western.

 

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