en résidence du 22 novembre au 4 décembre 2021

Ce projet reçoit le soutien du Plan de Relance Danse de la DRAC Nouvelle-Aquitaine.

 

Scappare

Scappare venant du latin excappare qui signifie « quitter la chape » c’est s’échapper.
Le thème n’est ici qu’un prétexte pour essayer, s’échapper et trouver le fil à tirer.

Léonard Bernstein dirigea l’orchestre de la philharmonique de Vienne en 1983 sur le final de la symphonie en sol n°88 de Haydn avec son visage et principalement ses yeux. Les bras pre s du corps, il passe très vite d’un sourire complice a  un froncement de sourcil accentué pour donner une nuance ou un caractère a  l’orchestre.

Le ou la chef.fe d’orchestre monté.e sur son estrade, est en représentation totale. Il ou elle transmet le tempo et sa vision de l’œuvre. En mouvement perpétuel, inspirant, chantant, murmurant, grimaçant, dansant… Son corps entier est, et ne peut échapper.

A travers cette figure du chef d’orchestre comme terrain de jeu, j’explore la direction. Le fait de diriger et d’être dirigé. Quels sont les enjeux quand on dirige ? Quand on est dirigé ? Par quoi suis-je dirigée ? Par les sons ? Par un mouvement ? Par ma propre voix ?

Les différents états qu’incarne un.e chef.ffe d’orchestre m’interpellent. N’est-il pas dépassé, voir transcendé par les vibrations sonores, l’émotion, le groupe, la musique et ainsi dépossédé de sa direction ?

A la manie re d’une fugue, toutes sortes de multitudes de corps et de figures apparaissent et s’échappent, fuient.

Un corps qui en contient plusieurs. Une solitude face à un groupe et dos à un autre.

Conduite par une partition, elle se meut afin de faire se mouvoir les autres.

Souligner l’insolite, la nature mystérieuse et chaotique de l’expérience humaine. Le grand spectacle tragi-comique et absurde que nous donnons (sans le comprendre et le savoir) nous, les humains, avec toutes les horreurs et les beautés que cela implique.

L’incohérence des choses qui se suivent.

Les pulsions irrationnelles.

Pouvoir les utiliser.

Le faux – Le vrai

Le sensé – l’insensé

La soucoupe – Le perroquet

La tristesse – La joie

Le cosmos – La fourmi

La vie – La mort …

Heureusement il y a aussi tout ce qui m’échappe, qui émerge malgré moi et que j’accueille avec joie.

 

 

EQUIPE
Création et interprétation : Mathilde Bonicel
Regards extérieurs : Flora Détraz, Joachim Maudet
Lumière : Arthur Gueydan
Son : Colombine Jacquemont
Production : HUM – Aline Berthou Aoza Production

 

Mathilde Bonicel
Elle se forme en musique, au violon et en danse au conservatoire, puis intègre la formation supérieure au CCN de Rillieux-la-pape, dirigée par Maguy Marin.
Lors de son parcours elle a rencontré notamment Thomas Lebrun, Loïc Touzé, Régine Chopinot, Diane Broman, Antonia Baehr.
Elle poursuit son parcours au sein du cycle de recherches PEPCC, Forum Dança, à Lisbonne, entre autres auprès de Lia Rodrigues, Mark Tompkins, Sofia Dias et Vitor Roriz.
En tant qu’interète elle travaille actuellement avec Flora Détraz et Jonas&Lander.
En parallèle elle développe un travail vocal et se forme au chant lyrique depuis quelques années.