en résidence du 20 septembre au 1er octobre 2021

sortie de résidence le 30 septembre à 18:00

La fin des forêts, une pièce chorégraphique sur les paysages queers
de Benjamin Karim Bertrand
avec Bigtimestudio (Paris), PYUR (Berlin), Mario Mu (Berlin)

Ce projet reçoit le soutien du plan de relance danse de la DRAC Nouvelle-Aquitaine.

 

La résidence de La fin des forêts à la Métive concernera le lien entre la chorégraphie et l’installation vidéo sous la forme d’un solo pour Nitsan Margaliot, interprète en danse contemporaine berlinois auparavant chez Batsheva ensemble. La résidence permettra de poursuivre la collaboration entre le chorégraphe et danseur Benjamin Karim Bertrand, Mario Mu, créateur vidéo berlinois dont le travail s’insère à la fois dans des institutions muséales et dans le monde de la performance ainsi que PYUR (Sophie Schnell), créatrice sonore berlinoise rencontrée lors du festival Atonal et dont le dernier album Oratorio for the underworld a été salué par la critique musicale. Cette résidence à la Métive apparait comme un véritable vivier de ressources pour penser et incorporer au sein même du travail une sensation du vivant propre à l’écosystème forestier. Benjamin Karim Bertrand travaille depuis quelques années à la constitution d’une archive de textes qui interviendront comme les matériaux croisés d’une recherche théorique et pratique dans le milieu forestier de la Creuse, il s’agit pour nous d’imaginer une interface virtuelle comme une métaphore de la traversée dans le paysage et par le corps, par le paysage dans le corps. Nous souhaitons rencontrer les acteurs.rices de cet écosystème en Creuse et aurons à l’horizon les textes de Poétique de la relation d’Edouard Glissant, de Cruising utopia de Jose Esteban Munoz, de Comment pensent les forêts d’Eduardo Kohn, La pensée écologique de Timothy Morton.

«L’absent qui marche n’épuise aucun territoire, il ne s’enracine que dans le sacré de l’air et l’évanescence, dans le pur refus qui ne change rien au monde. Nous ne le suivons pas en réalité, voulant toujours, nous, changer quelque chose. Mais nous savons à la fin que sa marche qui n’est pas nomadisme, n’est pas non plus divagation. Elle trace des figures répétées sur la terre d’ici, dont nous surprendrions le dessin si nous avions moyen de les repérer. Ce marcheur est un écho-monde qui se consume en lui-même, qui figure le chaos sans le réaliser.»
Édouard Glissant, Poétique de la Relation (1990), p.224-5

 

Benjamin Karim Bertrand – conception & chorégraphie

Benjamin Karim Bertrand est danseur-interprète et chorégraphe contemporain. D’origine algérienne, il vit à Paris.
Formé en littérature et en philosophie en khâgne et à la Sorbonne ainsi qu’en danse contemporaine au Conservatoire des abbesses de Paris, il a été entre autres interprète pour le chorégraphe Olivier Dubois dans Tragédie et Auguri, le plasticien Jean-Luc Verna dans Uccello, uccellacci and the birds, la metteure en scène Marine Mane dans A mon corps défendant Philippe Quesne et Egle Budvityte dans le cadre du Pavillon Neuflize et du Vivarium Studio, Ingrid Florin dans Au nom du père, Karine Saporta dans la reprise de La princesse de Milan (musique composée par Michael Nyman) et François Stemmer dans Seventeen.
En 2018 et 2019, il participe à la tournée CHRIS de l’artiste pop Christine & the Queens chorégraphiée par le collectif (LA) HORDE.
Avec RADAR, il signe des pièces comme Orages (2015) en collaboration avec le plasticien Patrick Laffont qui s’ancre dans son expérience de personne née sous X; Rafales (2017), pièce ondulatoire pour deux performers et un compositeur de musique électronique, pièce lauréate de la bourse d’écriture de la Fondation Beaumarchais-SACD et en production déléguée avec le TAP-Théâtre Auditorium de Poitiers; Inside your bones (2019), installation performative et sonore en collaboration avec l’artiste sonore québécois Jean-François Laporte et portée par l’ensemble instrumental Ars Nova (direction Jean-Mickaël Lavoie).
En 2019, son projet Vestiges est lauréat de la Villa Kujoyama à Kyoto et porte sur l’étude des rituels funéraires et du théâtre Noh.
A son retour du Japon, il crée Vestiges (2020), un solo et prépare sa première pièce de groupe réunissant quatre interprètes et la créatrice sonore PYUR, La fin des forêts (2022). Les deux pièces forment un atlas des gestes mélancoliques.
En 2021, il collabore avec le pianiste japonais Koki Nakano, chorégraphie les clips de jeunes talents de la pop française comme Terrenoire ou The pirouettes, travaille à l’écriture de sa prochaine pièce “La fin des forets”.

 

Mario Mu – création vidéo

Né en 1987. à Metkovic, en Croatie. Vit à Berlin, en Allemagne.
Mario Mu travaille sur divers projets de recherche qui sont souvent construits comme des plateformes de jeu étendues. Outre l’intégration fréquente du son et du dessin, sa pratique oscille principalement entre la conception de jeux, l’animation 3D et la performance.
Il a obtenu son MFA à Berlin à l’Université des Arts (UdK) Berlin, Classe de Hito Steyerl en 2017, son BFA à Zagreb à l’Académie des Beaux-Arts, département peinture en 2015, et son MA à la Faculté des Arts Graphiques en 2012. Pendant les années 2016 et 2017, il a été un membre actif du Centre de recherche pour la politique par procuration à Berlin, et depuis 2017, il travaille sur une série d’événements LARP en tant qu’auteur, collaborateur ou performeur à Play Co Londres et Zagreb, Pakhuis de Zwijger à Amsterdam, Galerie gr_und, Acud et UdK à Berlin.
Mario travaille actuellement sur des livres d’architecture commandés par les éditions Gestalten, et développe de nouveaux projets de jeux dans son studio à Berlin.
Expositions sélectionnées :
#pivilion_dot_net @ The Wrong – New Digital Art Biennale, 2019. /Trialwerk, Itch.io, 2019./ Play Co., Pogon Jedinstvo et Mocvara, Zagreb, 2019./ Confessional Stage Diving, schoolofma, ACUD, Berlin, 2019./ Confessions, Shira, Zagreb, 2018./ Augmented Sunrise Beneath the Skin, gr_und, Berlin, 2018./ Walkthrough, GMK, Zagreb, 2018./ Brand new production , n.b.k.&silent green, Berlin 2017/ Medea, Play Co., Londres, 2017./ Whales, UdK, Berlin, 2017./ 33. Youth Salon, HDLU, Zagreb, 2016./ Ying 7, Ying Colloseum, Berlin, 2016./ Post-Morphosis, Schiller Palais, Berlin, 2016./ Wollste nicht mal Bulle werden? ; Schroeder&Dorr, Cologne-Refrath, 2016. / Contrainte en blanc, La chaufferie ; Strasbourg, 2015./ Essl Art Award, MSU Zagreb, 2015./ PBD IV, PM Gallery, 2015./ aBook [livre d’artiste] by Curator’s Platform, Galerija Galzenica, 2013./ NUS,Galerija Bacvice, Split, 2013. / NUS, MKC, Split, 2012./ WW, MM Centar, Zagreb, 2011./ C.R.T.A, Velesajam kulture, Zagreb 2011./ Skup.na, Galerija VN, Zagreb, 2011./ All the art that’s fit to show, Galerija SC, Zagreb, 2011.

 

Nitsan Margaliot – interprétation

Nitsan Margaliot est un danseur et chorégraphe empêtré dans les archives queer, matérialisant les impossibilités, le retour à l’autre, l’absurdité et la relationnalité.
Il a dansé dans la Batsheva Ensemble Dance Company et la Vertigo Dance Company. Il a travaillé avec des chorégraphes tels que Laurent Chétouane, Maud Le Pladec, Kat Válastur, Aoife McAtamney et Anne Collod.
Il a cofondé Mo.Ré, un collectif de recherche sur le mouvement à Berlin.
Il a publié son premier livre de poésie en hébreu intitulé «The words are faded in my head», ses écrits ont été publiés dans le dernier numéro du Imagined Theatres Journal.
Nitsan est titulaire d’un MFA de l’Université des Arts de Philadelphie, où il a reçu une bourse avec le soutien du Fonds d’excellence du président de l’Université des Arts, du Fonds du pont académique BGU/Philadelphie, de la Szloma-Albam-Stiftung et de la Norbert Janssen Stiftung.
En 2020, il a reçu le prix du «meilleur danseur» au festival international SoloDuo NRW. Il est actuellement boursier de la DIS-TANZ-SOLO. Son travail chorégraphique a été présenté dans des festivals et des salles en Allemagne, en Suède, en Hongrie, en Israël et aux États-Unis.

 

PYUR (Sophie Schnell) – création sonore

PYUR est le projet solo en plein essor de l’artiste bavaroise précoce Sophie Schnell. Compositrice et vocaliste d’éducation classique, la masterie de composition et de conception sonore de PYUR oriente une vision plus large et sincère combinant film, photographie, danse et illustration. Schnell est apparue pour la première fois en 2016 avec le long album audiovisuel Epoch Sinus sur le label Hotflush Recordings de Scuba. Reflétant une signature mature et profondément ancrée, Epoch Sinus a esquivé les distinctions entre le visuel et le sonore pour révéler leur substrat énergétique sous-jacent. Peu après sa sortie, PYUR se produit sur l’Okto-phonie de Stockhausen pour Berlin Atonal, ce qui lui vaut de retourner au Kraftwerk quelques mois plus tard pour une commande du Deutsches Symphonie-Orchester avec Valerio Tricoli de PAN. Elle s’est ensuite vu confier le spectacle d’inauguration du MONOM, le nouveau centre de sonorisation spatiale du Funkhaus de Berlin. Montrant un confort instantané lors de la grande occasion, elle a depuis ouvert pour Autechre au MacQuarie Wharf en Tasmanie pendant le Dark Mofo Festival et a pré senté une nouvelle pièce spatialisée pour le Zeiss-Großplanetarium de Berlin en novembre 2018. La plus récente composition de PYUR, à paraître le 6 septembre sur le prestigieux label d’avant-garde Subtext Recordings, est le terrain sonore sans frontières d’Oratorio for the Underwor- ld – et constitue peut-être son accomplissement le plus significatif à ce jour. Né d’un processus d’écriture dévotionnel de deux ans, Oratorio for the Underworld est – sans surprise – un disque d’une générosité implacable. Tenant un vaste espace avec équilibre, il possède la rare qualité de se réinventer sans cesse à l’oreille de l’esprit. Ce déversement est mis en évidence par d’étonnantes dé- tails, comme le morphage des timbres au milieu de la mélodie, signature de PYUR, qui produit un effet émotionnel incroyable. Ces nuances se manifestent en leur temps, grâce à un toucher doux et fluide qui les rend aussi discrètes qu’inépuisables.
L’histoire de PYUR jusqu’à présent suggère un potentiel inexploité de construction de monde – une opportunité unique et rare qui n’est possible que lorsqu’un artiste pleinement cristallisé se présente, rapidement établi avec une ardoise propre.