en résidence du 14 au 20 Février 2022 pour le projet : Sitcom ( D’où l’on vient, ce que l’on y fait, ce que l’on devient ) – Saga intégrale
et du 18 au 24 Avril 2022 pour le projet : Heartbreaker(s)
Ces deux périodes de résidence à la Métive vont me permettre de travailler/ augmenter / finaliser deux choses :
La première – Sitcom ( D’où l’on vient, ce que l’on y fait, ce que l’on devient ) : après avoir expérimenté et créer une forme performative et théâtrale, il s’agit de repasser à la table, afin de déployer l’écriture et proposer une forme textuelle et littéraire de cette saga familiale.
La deuxième – Heartbreker(s) : après plusieurs semaines de résidence pour une première étape de création lors du festival 30’30, il s’agit de travailler à partir ce cette première forme afin de déployer son écriture ( textuelle, scénique et musicale )
Sitcom ( D’où l’on vient, ce que l’on y fait, ce que l’on devient ) – Saga intégrale
Se basant sur un premier rassemblement de fragments d’écriture, une forme scénique de Sitcom a vu le jour en 2019. Une performance comme un long cris libérateur – de celui que l’on pousse seul à travers les champs lorsque l’on se croit seul. Après deux résidences en 2019 et 2020, à l’Atelier des Marches de l’été permettant d’éprouver physiquement la dramaturgie du texte précédemment étudié à la table, il est cependant apparu nécessaire et vital pour moi de repenser mon écriture, en la densifiant – pour aller plus loin encore.
Faire naitre – aboutir – enfin, une forme littéraire à part entière, hésitant entre le théâtre et le roman : Sitcom (D’où l’on vient, ce que l’on y fait, ce que l’on devient ) – Saga intégrale. En effet, je les pressentais sans les nommer , mais des choses sont encore là, tapies, attendant le juste moment pour remonter à la surface pour, sinon clôturer un chapitre, permettre de faire table rase d’un passé traumatique. Il est encore des paysages aussi, des choses que je n’ai pas encore osé dépeindre : la force silencieuse et mystique des forêts landaises, la putréfaction des champs dans la campagne bordelaise, l’ennui poussant aux vices et à la chaire – au carnage des corps. Il y a aussi toutes ces vies, ces paroles, que je n’ai pas voulu porter, mais qui me demandent encore séance. Des paysages, des langues, des figures – parce que si ce texte, cette saga parle avant tout de moi, d’une violence que j’ai réussi à transcender, il s’agit également d’un hommage à ce pays que j’ai longtemps voulu/cru fuir, un endroit où je reviens inexorablement, chaque fois, par les mots et les images. Une façon pour moi de me racheter un peu. Tendre vers le pardon et la résilience. Ou peut–être pas finalement. Puisqu’ il s’agira toujours d’appropriation, de distorsion. Que justement le modèle de la fiction, du Sitcom familial à l’américaine, n’est qu’un prisme pour ne pas avoir à affronter la vérité en face : celle du retour impossible mais que l’on se plait forcément à fantasmer, à imaginer.
Heartbreaker(s)
Dans La Bâtarde, Violette Leduc écrivait : Mon cas n’est pas unique : j’ai peur de mourir et je suis navrée d’être au monde. Je n’ai pas travaillé, je n’ai pas étudié. J’ai pleuré, j’ai crié. Les larmes et les cris m’ont pris beaucoup de temps […]. Le passé ne nourrit pas. Je m’en irai comme je suis arrivée. Intacte, chargée de mes défauts qui m’ont torturée.
« J’ai beaucoup pleuré, je pleure encore souvent… parce que si ma tête me dit de lâcher, de renoncer, mon corps lui ne saurait pourtant cesser d’être ce qu’il est… d’écouter sa faim, cette faim incessante qui le ronge, encore et encore… comme un feu qui ne veut pas finir – qui ne finira certainement jamais… mais avec lequel il faut vivre – malgré tout »
Extrait de Heartbreaker – Nicolas Meusnier 2021
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Le projet Heartbreakers est pensé comme une suite à la précédente production Sitcom ( D’où l’on vient, ce que l’on y fait, ce que l’on devient). Tout commence ( ou tout recommence plutôt ), là où tout avait fini : on retrouve donc le personnage principal dans une de ces grandes salles d’hôtel où les membres d’un groupe de parole se réunissent, pour échanger sur les questions de dépendance affective, amoureuse et sexuelle.
Chacune des interventions est alors le prétexte à un tour de chant, explorant les tréfonds du désarroi sentimentale. Continuer à faire le shows pour ne pas s’effondrer, comme la seule façon de garder le sourire malgré les tragédies intimes et les ravages de l’obsession amoureuse. Après avoir travaillé l’autofiction par le prisme du sitcom, je souhaite maintenant me pencher sur un nouveau genre à l’américaine : le musical.
A l’image des shows (entertainment) proposés par Beyoncé ( Live at Wembley ) Barbra Streisand (Timeless ) ou encore Céline Dion ( Au cœur du Stade ), inspiré par les numéros des musicals tel Hedwige and the hungry inches de Jon Cameron Mitchelle, le Chicago de Bob Fosse, ou encore A chorus Line de Marvin Hamlisch, Nine de Maury Yeston, je souhaite créer un concert – performance oscillant entre intime et ex–time, fiction et réalité, un tour de chant tissant sa dramaturgie par analogie narrative.
Je souhaite donc explorer le genre de l’entertainment, en développant une partition musicale originale ( en collaboration avec des musiciens ) et des numéros visuels réinterprétant ceux du ventriloquisme au solo de claquettes, en passant par le numéro de striptease et la prestation chorégraphique à la Bob Fosse. Le tout, en proposant une expérience scénographique allant de l’ombre vers la lumière, de la ghostlight à l’éblouissement. Une lumière étincelante, aveuglante, quelque chose qui fasse plisser les yeux, pour que les larmes ne coulent pas – jamais. Comme une tentative de réparation, d’éclaircissement, de résilience. Pour, sinon guérir, enfin pouvoir avancer.
Projet de création 2022
Conception et interprétation Nicolas Meusnier
Partenaires L’Atelier des Marches de l’été / OARA / Iddac / DRAC / Archives
Bordeaux Métropole / La Métive – résidence d’artistes.
Nicolas Meusnier
Acteur, performeur, chanteur, danseur, plasticien, Nicolas Meusnier est un artiste protéiforme nourri par des influences qui vont de l’opéra à la téléréalité. Cette plasticité modulable et variée, lui permet une aisance naturelle dans la composition. Ses créations ont pour base des éléments intimes et biographiques qui, passant par le filtre de la réécriture et de la fiction, donnent lieu à des formes diverses allant de la performance théâtrale (Garçon, Ravage, Démon) à la production littéraire (Bâtard Nuit noire), filmique (Merci, Porte, Parcours) , et plastique (Collier, Fortune/Lounge, Soir). Né près de Bordeaux en 1990. A l’âge de six ans, il intègre une troupe de théâtre amateur. Dès lors il ne quittera le plateau et la scène qu’en de rares exceptions. Après des études littéraires, plastiques et théâtrales, un bref cursus en art du spectacle, il intègre l’Ecole des Beaux–arts de Bordeaux, où il développe une pratique artistique autour de préoccupations identitaires et biographiques. Artiste protéiforme et pluridisciplinaire, il travaille sur différents projets scéniques, et collabore ainsi avec des artistes tels que Nadia Lauro (I Hear Voices ), Marta Jonville (Feedback ), Joao Galante et Ana
Borralho (World of Interior) , la compagnie La Chèvre Noire (Sanatorium , Miracle , et Ill Kept), suivant les classes de Steven Cohen ( Le corps scénographique ), Meytal Blanaru, Michel Schweizer, Hugo Geslin…
Parallèlement il se forme au chant et à la danse, et nourrit un travail d’écriture inspiré des rencontres amoureuses qui donnera lieu à Garçon, forme courte créée lors du festival Hors–Lits à Bordeaux. En 2014, il crée Ravage, sa première pièce performative aux accents autofictionnels, qui lui vaut les félicitations du jury lors du DNSEP.
En 2017, il crée Démon, le second volet de la saga familiale présenté au festival Hors–Lits à Bordeaux. Son texte, Bâtard Nuit noire, est lauréat d’un appel à texte, et mis en espace par Virginie Barreteau avec les élèves de l’ESTBA pour la 15ème édition de l’Escale du livre à Bordeaux. Depuis 2020 il travaille sur le projet Sitcom ( D’où l’on vient, ce que l’on y fait, ce que l’on devient ) ainsi que sur deux nouveaux projets scéniques Heartbreakers et Storytelling, ainsi que sur une nouvelle production littéraire théâtrale : Samain ( Feu Billy Crépuscule ). Il vit, cherche et travaille à Bordeaux.
Liens
Sitcom ( D’où l’on vient ce que l’on y fait, ce que l’on devient )
Heartbreaker(s)