Terre empreinte – recherche terrestre
Avec cette résidence je souhaite nourrir et poursuivre mon travail photographique avec l’environnement rural. Ce temps de résidence permettrait de développer et poursuivre ma démarche photographique, comprenant le repérage sur le terrain, les prises de vues, le travail de tirage.
Dans le cadre de cet accueil je souhaite continuer d’aller à la rencontre de milieux et d’individus, que ce soit des êtres vivants humains ou non-humains, et d’évoluer proche d’un territoire rural marqué par l’agriculture.
J’aimerais notamment y poursuivre et faire évoluer un projet intitulé Fantômes, travail avec des bottes de fourrage enrubannées.
Je souhaite également continuer de travailler à partir de négatifs noir et blanc réalisés au moyen format. Ces photographies ont été effectuées en suivant José un agriculteur basé en Charente Maritime. On y retrouve comme sujet, des outils agricoles, des silos et un ancien moulin.
Pour ce projet, travailler artisanalement sur les images fait partie intégrante du processus. Adopter pour une temporalité différente me permet d’accorder une attention particulière, et d’avoir un processus de l’ordre de la précaution.
Je vais poursuivre le travail de transfère photographique, par le biais de techniques d’impressions sur différents matériaux : boue, argile, tissus, pierre.
Que cela soit par le biais du travail argentique ou numérique, j’amène et déplace les fragments récoltés sur le terrain vers des formes de fiction.
Par le travail photographique je souhaite montrer, souligner et faire émerger des présences, en offrant des nouveaux statuts, entre formes étranges, magiques et troublantes. Il s’agit de d’établir des rapprochements et liaisons, dans l’espoir d’interagir différemment et d’avoir des relations nouvelles avec ces environnements ruraux aux multiples facettes.
Mathilde Couturier est née en 1997 dans les Deux-sèvres (79), Mathilde Couturier vit et travaille entre sa région natale et le nord de la France. Elle est une jeune artiste issue de l’École Européenne Supérieure de l’Image de Poitiers. Son travail s’exprime à la confluence de plusieurs médias : la photographie, le travail 3D, l’installation ainsi que la sculpture intégrant des processus mécaniques en mouvement. Originaire d’un environnement rural et paysan, ce milieu est pour elle un véritable réservoir et terreau qui alimente sa pratique. Dans son travail, elle à cœur de donner présence à l’environnement, aux êtres vivants, ainsi qu’à leurs échanges, leurs associations et leurs entremêlements. Placée entre émerveillement de ces environnements ruraux et préoccupation face aux mutations de ces milieux, elle adopte une démarche d’analyse, en proposant des images interrogeant un « état de santé », de notre façon d’habiter la Terre.
On peut voir le milieu rural de manière romantique, ou bien de manière affadie et en déperdition, mais ce qui l’importe c’est de rendre visible et de projeter de nouveaux imaginaires de ces espaces. Entre poétique, inquiétude et parfois humour, elle interroge la vision biaisée et altérée que nous avons de ce que serait la nature. Dans sa démarche, elle procède à divers prélèvements sur le terrain, que ce soit par le bais de photographies ou des matériaux physiques. Elle utilise ces fragments du réel pour ensuite interroger nos perceptions et nos rapports avec notre environnement et les autres êtres-vivants.
Mathilde obtient son master Diplôme national supérieur d’expression plastique, option art, création numérique dispensé par L’École Européenne Supérieure de l’Image de Poitiers DNSEP avec les félicitations du jury en 2020. Durant son parcours, elle à pu se rendre à Buenos Aires, pour faire un échange avec l’université nationale de Tres de Febrero, autour de questions sur notre rapport à l’environnement. Durant son Erasmus en 2018, à l’école Art2 en Belgique, elle a notamment l’opportunité d’exposer au MAC’S dans une exposition intitulée Albedo. Suite à cet échange elle participe en 2019 à l’exposition festival City Sonic, Winter Sessions, à Louvain-La-Neuve.
Elle participe ensuite en 2019 à l’exposition, Disposez les chèvres, au FRAC Poitou Charentes de Linazay. Suite à son diplôme elle expose au Confort Moderne à Poitiers dans une exposition collective intitulée À Suivre. En 2021, elle participe à l’exposition Première 26ème édition, au Centre d’art Contemporain de l’Abbaye Saint André à Meymac. Elle effectue une résidence de septembre à octobre 2021 à La Maison François Méchain, ce qui lui permet de poursuivre son travail en étant inscrite dans un milieu rural et agricole.