En résidence du 14 au 23 mars et du 17 au 21 avril 2023

 

Biographie :

FR

Né en 1995 à Kharkov en Ukraine, Cleve Nitoumbi est chorégraphe et danseur. À l’âge de 10 ans, il débute les danses traditionnelles ukrainiennes, le classique et le contemporain, puis découvre le hip-hop, le dancehall et le street jazz. Il signe des performances, participe à des concours et festivals, donne des cours de danse urbaine. Victime de discrimination ethnique (ses parents sont d’origine congolaise), il quitte l’Ukraine en 2017 pour la France. Il danse pour Thierry Thieû Niang « Va voir là-bas si j’y suis » Kevin Kimbengui « Non, je ne prendrais pas la Méditerranée ». Participe en tant que comédien au spectacle « On comprend rien » de Ariel Cypiel. En tant que artiste chorégraphique il participe au projet « MNEMONIQUE » de Judith Depaule/Mabel Octobre, avec l’atelier des artistes en exil, l’École supérieure d’art d’Avignon et la participation du Festival d’Avignon. Depuis 2019, il est chorégraphe et professeur de danse urbaine en France, il enseigne au Studio MRG à Ivry-sur-Seine, ou au SWAG Srudio a Paris, ou encore au Boogastyle Asso à Beaumont-sur-Oise. Il réalise des performances au musée Delacroix et au festival Clignancourt Danse sur les rails à Paris. Il est membre de l’atelier des artistes en exil.

EN

Born in 1995 in Kharkov, Ukraine, Cleve Nitoumbi is a choreographer and dancer. At the age of 10 years , he began traditional Ukrainian dances, classical and contemporary, then discovers hip-hop, dancehall and street jazz. He signs performances, participates in competitions and festivals, gives urban dance classes. Victim of ethnic discrimination (his parents are of Congolese origin), he left Ukraine in 2017 for France. He dances for Thierry Thieû Niang « Go see if I’m there » Kevin Kimbengui « No, I wouldn’t take the Mediterranean ». Participates as an actor in the show “We understand nothing” by Ariel Cypiel. As a choreographic artist he has participated in the « MNEMONIQUE » project by Judith Depaule/Mabel October, with the agency of artists in exile, the Avignon School of Art and the participation of the Avignon Festival. Since 2019, he is a choreographer and professor of urban dance in France, he teaches at Studio MRG in Ivry-sur-Seine, or at SWAG Studio in Paris, or at Boogastyle Asso in Beaumont-sur-Oise. He performs at the Delacroix museum and at the Clignancourt Danse sur les rails festival in Paris. He is a member of the agency of artists in exile.

 

 

 

© Gerson Mivek

 

 

Projet de recherche : Une partie de moi…

Je nais en Ukraine en 1995, je suis congo-ukrainien. Je comprends très vite que la pigmentation de ma peau ne fait pas vraiment couleur locale. Agressions verbales, injures raciales, harcèlements financiers, arnaques sont mon lot quotidien. Et pour me fondre parmi les autres, tel un petit Ukrainien modèle, j’apprends les danses folkloriques ukrainiennes, souvent d’origine cosaque, comme le gopak. Le gopak, du mot « sauter », est une figure virtuose, guerrière, censée symboliser l’audace, la force et la hardiesse du peuple ukrainien. J’incarne avec fierté la grandeur du peuple ukrainien. Je croise par hasard la street et j’y trouve une libération jubilatoire. Mon corps s’engouffre avec plaisir dans ce nouveau langage, aux accents familiers, si en adéquation avec cette colère sourde que je m’efforce sans cesse de contenir sans que jamais il n’y paraisse. Je me forge une carapace face aux sarcasmes incessants, pour pleinement donner vie à mon corps tout aussi macaque soit-il, m’approprier le temps et l’espace, faire sortir la rage qui s’amplifie au fil des ans. Suite à des actes de violence, de chantage et de diffamation, je m’enfuis avec ma sœur en France, avec une identité de nouveau difficile à porter. Comment pourrais-je être ukrainien avec une face d’Africain ? Je suis de nouveau « déplacé ». En France, je retrouve la danse de mes origines, celles que l’on dansait aux fêtes entre Africains, pour communier avec nos origines et la terre de nos ancêtres. Cette terre, je ne l’ai jamais vue. Pourtant, je la porte en moi. J’explore la transe, je redécouvre ces danses d’une façon différente, je décompose les mouvements, je me mets à en comprendre les structures et les fondements, à me sentir autrement.

Ces 5 danses sont les miennes… Je veux travailler à la chorégraphie de leur symbiose, trouver comment le mouvement de l’une peut engendrer le mouvement de l’autre, comment elles peuvent s’interpénétrer et s’hybrider.

Déroulé :

1. « Le départ » – danse ukrainienne

2. « Colère / liberté » – danse hip-hop

3. « La paix » – danse dancehall

4. « Acceptation / affirmation » – danse street-jazz

5.« Retour à mes racines » – danse afro 6. « Symbiose » – hybridation

 

 

© Paul Gaife

 

 

Plus d’informations :

Dance Classes in Studio MRG : https://youtube.com/playlist?list=PLs323HiHRJ0T93jERIFU9i9OAmiBH792n

FUTURE NOSTALGIA PROJECT : https://youtube.com/playlist?list=PLs323HiHRJ0T2ZisBddyAW6DkaoNcI1CF

Other projects : https://youtube.com/playlist?list=PLs323HiHRJ0Q5-DS-dfo6OA-NxmoqKK-E

 

 

 

Sortie de résidence le 22 mars 2023

 

Résidence dans le cadre de l’AFA Artistes en Exil