En résidence du 30 mai au 18 juin 2023
Dans le cadre du programme NAFAS artisans, en partenariat avec l’institut français du Liban, la fondation Hermes, Galop SAL, nous avons le plaisir d’accueillir Charbel Azar à La Métive pour une résidence de trois semaines.
Charbel Azar
Un jeune libanais né en 1994 à Hiyata, un village situé à Mont- Liban. Il poursuivit ses études universitaires à l’Université Saint Esprit-Kaslik et il est devenu titulaire de deux Licences : la première en Philosophie et la seconde en Théologie. Jouissant de la première licence, il enseigne depuis deux ans la philosophie au cycle lycée et occupe en même temps le poste de Directeur Adjoint au cycle primaire au collège central des moines Libanais Jounieh-Liban.
Charbel est fervent de la randonnée et de l’excursion. Cette passion a dévoilé son intérêt pour les cannes. Croyant au rôle primordial et crucial de la beauté, en toutes ses formes, dans le façonnement de notre monde actuel, Charbel a créé son projet : « Chabtó » qui signifie canne en syriaque. Le projet, unique en son genre et hors du commun vu l’influence de la technologie et du robotisme, vise a donner le souffle de survie à un métier artisanal traditionnel en voie de disparition. Ce talent ne consiste pas uniquement à sécher les branches d’arbres pour pouvoir sculpter les cannes, mais il remonte dans le temps, traversant l’histoire pour pouvoir dégager les symboles qui se cachent derrière l’utilisation des cannes au Liban ainsi que dans le monde.
Charbel a entamé cette étude en 2015 et essaie de traduire sa passion en sculptant et en décorant des bâtons du bois de chêne, fabriqués à mains, transformant ainsi les branches d’arbres en une œuvre d’art unique qui porte plusieurs histoires et souvenirs personnels, tout ça grâce à sa créativité, son inventivité et son expressivité.
Retour aux sources
Il est absolument favorable de revenir aux sources au cœur de la paisible nature de Moutier d’Ahun et au sein d’une stupeur historique unique.
Le projet de Charbel se divise en deux parties : théorique et pratique. D’une part, Charbel vise à continuer sa recherche anthropologique, historique et culturelle sur les symboles de la canne dans les diverses civilisations afin d’écrire un livre qui met en relief le symbolisme de la canne. D’autre part, il tend à introduire de nouveaux éléments à la canne tels le cuivre, les pierres précieuses et le verre et à acquérir de nouvelles compétences et techniques de sculpture sur bois en s’inspirant du climat artistique de la Métive et en suivant la formation en tournage sur bois auprès de l’artisan Cyril Moré.
Dans une société de plus en plus virtuelle, consumériste et en hâte, le projet de Charbel cherche à dépasser le travail artisanal en soi pour rappeler qu’il est nécessaire de revenir à l’authenticité des choses en réutilisant nos cinq sens, en stimulant notre créativité et en créant du neuf et du beau dans ce monde.