En résidence du 16 au 28 juin 2024
Le collectif ZOT, zone d’occupation transitoire développe un travail d’expérimentation en direction des femmes pour ouvrir les imaginaires de façon non disciplinaire et multiple en sortant de la
monoculture du plateau.
Projet de recherche
Le collectif ZOT expérimente l’espace et le temps de la recherche pour tout mettre à plat, interroger, tenter, rater et laisser apparaitre ce qui doit émerger. Cet espace se veut permissif et multiple sans idée prédéfinie à l’avance du format artistique.
Anne Meyer, Guy Gabon et Myriam Soulanges collaborent depuis 2017 sur le projet Yué # sororité. Elles créent différents contextes permettant la rencontre de femmes via des dispositifs de « cueillette » : par l’écoute, l’observation, l’image, le soin et la mise en corps. Elles ont observé les multiples profondeurs de l’identité féminine dans la capacité singulière des femmes des suds à développer des formes de résistance, conscientes et inconscientes. L’idée merveilleuse de célébrer les femmes des suds, celles qui forgent des stratégies de survie et de résistance uniques, s’invite dans leurs perspectives de réflexion. À la recherche des gestes et des expressions qui mettent en lumière « cette partie de nous qui résiste ». Nous tenterons d’écouter, d’observer et de comprendre comment les multiples luttes se manifestent dans les actes, dans les pratiques quotidiennes , les paroles intimes, politiques et sociales.
Extrait & témoignages participantes
Fortes de 10 éditions de Yué # Sororité et de deux chantiers d’un mois d’expérimentation avec les habitants à Moule en 2018 et 2021 (BI), les artistes du collectif ZOT ont la nécessité en 2024 d’installer un temps sanctuarisé pour la recherche artistique afin de porter plus loin le travail initié avec Yué # Sororité.
Guy Gabon
Eco designer, Artiste visuelle et Cinéaste , je vis et travaille en Guadeloupe.
Comment agir aujourd’hui afin d’éveiller le dialogue pour insuffler l’action politique, poétique, sociale et écologique dans nos sociétés ? Cette question vitale anime ma réflexion et le sens de mes œuvres engagées à métamorphoser le regard. Je suis une artiviste et mon travail est résolument pluri et transdisciplinaire dans les arts visuels ; je crée des œuvres polymorphes. Je questionne et alerte sur les déséquilibres, inégalités, disparités , discriminations qu’engendrent notre société post coloniale. J’aime intervenir dans l’espace public pour redonner à l’Homme une place centrale dans l’œuvre et démocratiser le rapport à l’art. Mon travail se nourrit des collaborations artistiques avec le spectacle vivant, l’architecture, la photographie, la sociologie et l’anthropologie …
Anne Meyer
Je vis en Guyane. Depuis 2015, j’y crée. À partir des gens d’ici et d’ailleurs, de leurs histoires, de leur territoire, de leurs gestes, de leurs mots, de leurs silences. Nous créons avec les corps, les sons, les lieux, des œuvres composites qui convoquent la danse, le théâtre, les arts visuels. Pour cela je suis accompagnée d’artistes, de chercheurs, de sociologues, qui apportent d’autres façons de regarder ou d’écouter les voix des habitants, les faits ou les lieux. Fabriquer des outils poétiques et les mettre à disposition, transformer des paroles singulières en récits fabuleux, questionner un territoire par ces voix et ces corps, c’est le sens de mon engagement artistique.
Myriam Soulanges
En Guadeloupe, je développe mes projets artistiques depuis 2010, année de création de l’association Back Art Diffusion. Mon travail trouve ses empreintes dans mon récit de vie. Le témoignage personnel fait partie d’un enjeu volontaire pour saisir la complexité des identités et s’opposer au déni. J’identifie et je relie les mémoires de la petite et de la grande histoire, comme acte politique et poétique dans mon processus de recherche. Sensible aux inégalités sociales et à l’entrecroisement des oppressions, mes réflexions s’appuient sur les différentes formes de marginalités, culturelles, écologiques, sexuelles, dont l’enjeu est de faire exister et de rendre visible.