Nicolas Frémiot
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- du 01 Janvier 2009 au 01 Février 2009
- Nicolas Frémiot a participé à de nombreuses expositions collectives et personnelles. Lauréat de plusieurs prix et aides à la création (Lauréat pour l’exposition du Prix Kodak de la Critique Photographique en 1999, Aide à la création du Musée d’art contemporain Val-de-Marne/ Vitry-sur-Seine en 2005, etc.), il est présent dans de nombreuses collections privées et publiques, dont le Fonds Départemental d’Art Contemporain de Seine St Denis, la Bibliothèque Nationale de France, les artothèques de Grenoble, Hennebont et La Roche-sur-Yon.
- Projet
- Photographe depuis la fin des années 1980, Nicolas Frémiot s’est d’abord attaché au portrait pour questionner les rapports sociaux. Puis en 1991, il réalise sa première déambulation dans les îles bretonnes. Cette démarche inaugure alors un nouveau rapport aux paysages, qu’il traverse à pied, pour mieux aller à leur rencontre, s’en imprégner pour mieux les recréer selon son propre désir. Son travail s’inscrit dans la lignée de photographes tels que Hamish Fulton ou Thierry Girard qui créent des œuvres grâce et à partir de leurs déplacements dans la nature.
- Un pas. Puis un autre, puis encore un… Le photographe chemine. Step by step, pied à pied, à la force conjuguée de ses muscles, 29 dans chacune de ses jambes, il façonne un rythme dans l’idée fixe du paysage. Une foulée, puis une autre… Le fil tranchant du souffle écrête l’obstination du trimardeur, excite la permanence acharnée de l’horizon. Les pompes grincent… Crampe, dyspnée… Pause. Le paysage s’impose, empoigne des pieds à la tête. Temps de pause. Des heures de marche et 1/50e de seconde pour pétrir tout ensemble terre, ciel, herbe, pierres et flots. Pour pignocher un fracas de photons… Clic-clac.
- Page à page, les “vagabondages” de Nicolas Frémiot font le récit d’un tendre et rude bras-le-corps avec la nature, façon trappeur de lumière. Inspiré par la “géopoétique” de l’écrivain Kenneth White, il trace un cheminement de western préhistorique, de road movie rangé des voitures, d’explorateur sans effets spéciaux. Frémiot taille sa mappemonde avec des outils d’artisan : ses jambes, son regard et l’infime peau sensible de la pellicule. Un dépouillement qui fait l’itinéraire, quand le photographe avance simplement droit devant lui jusqu’à la mer, jusqu’à l’épuisement inéluctable du chemin.
- Ses paysages campent une émotion rustique, rebelle à la domestication des paysages officiels, réglementés, patrimoniaux ou gentiment impressionnistes. Un frisson ancestral, sans âge, in-homme-able – d’avant l’humanité, le verbe et les principes optiques… Pour autant, ces paysages ne sont pas écrasés par le wilderness, cette mythologie d’un pur monde sauvage. Ils sont enchevêtrés à l’humain, dans la rétine du photographe, dans les jalons feutrés de la présence des hommes, dans les signes intimes que le cadrage révèle. Ils impriment leur marche en nous, reversent dans nos veines le battement intemporel de la Terre, alchimie d’évidence et de mystère sacré. À la manière des songlines des aborigènes d’Australie, les Vagabondages rêvent la cartographie d’un pays qui s’incarne dans le cheminement, qui redevient neuf à chaque pas, à chaque page.