En résidence du 17 au 30 septembre 2024.

« La politique de la terre brûlée des Talibans dans le nord de Kaboul dans les années 90 »

Ramin Mazhar, né en 1995 à Bamyan, Afghanistan, vit actuellement à Paris. Poète et journaliste, il écrit en persan et est reconnu comme une figure emblématique de la jeune génération afghane. Sa poésie, diffusée principalement à travers les canaux numériques (Telegram, Instagram et YouTube) ainsi que lors de lectures publiques, aborde les blessures de la guerre et exprime sa solidarité avec les victimes. Depuis le retour des Talibans au pouvoir en 2021, Mazhar a été censuré en Afghanistan et vit maintenant en exil en France. Ses poèmes ont été mis en musique par des artistes afghans tels que Masoud Hassanzadeh et Ghawgha Taban.

Il y a 25 ans, le 19 août 1999, les Talibans ont lancé une campagne systématique de destruction dans le nord de Kaboul, marquée par une stratégie de terre brûlée. Cette approche a inclus l’incendie des villages, la destruction des infrastructures essentielles telles que les canaux d’irrigation, et l’anéantissement des ressources naturelles, avec des arbres abattus et des forêts brûlées à l’aide de produits chimiques. Ces actions délibérées visaient non seulement à affaiblir la résistance militaire, mais aussi à infliger des souffrances extrêmes aux civils, provoquant un déplacement massif de populations. Les rapports de l’époque révèlent une crise humanitaire profonde, avec des milliers de personnes contraintes de fuir leurs foyers pour échapper à la violence, se réfugiant dans des zones plus sûres telles que le Panchir.

Cette recherche vise à examiner en profondeur les conséquences de la politique de terre brûlée des Talibans sur les populations civiles du nord de Kaboul durant les années 90. En utilisant des entretiens avec des témoins directs, une analyse minutieuse des documents historiques et des rapports d’organisations de défense des droits humains, ainsi qu’une étude des matériaux visuels disponibles (films et photographies), l’objectif est de documenter l’impact de ces violences sur les communautés locales. La recherche aspire à produire une œuvre artistique qui non seulement illustre la gravité de ces événements tragiques, mais rend également hommage aux victimes et reflète les souffrances endurées par les populations déplacées, tout en contribuant à une meilleure compréhension des stratégies de guerre employées par les Talibans.

© Ramin Mazhar
Mollah Malek entre les tombes de membres de sa famille, tués lors de la stratégie de terre brûlée des Talibans dans le district de Kalkan, Kohdaman. Cimetière familial de Mollah Malek.
17 avril 2019, vingt ans après la chute du premier régime taliban.