En résidence du 26 février au 10 mars, et du 30 mai au 9 juin 2024 puis du 20 au 25 janvier, du 24 au 30 mars et du 7 au 19 avril 2025

 

© T. Laporte

 

Joris Rodriguez

Après une enfance dans les couloirs d’un théâtre de la côte méditerranéenne, Joris Rodríguez suit des études secondaires franco-espagnoles, puis rejoint le Centre de Formation Européen de Haut Niveau en Théâtre Musical. En 2017 il rejoint le Laboratoire de Formation au Théâtre Physique, où il se forme auprès de Maxime Franzetti, Lorraine de Sagazan, Frédéric Jessua, Thomas Condémine, ainsi que Le Collectif Le Grand Cerf Bleu. En 2019, Joris Rodríguez intègre la promotion 10 de l’Ecole Supérieure de Théâtre de l’Union, Il y poursuit sa formation notamment sous la direction d’Aurélie Van Den Daele, et le regard de Paul Golub, Jerzy Klesyk, Alexandra Tobelaim, Nasser Djemaï, Julie Delille, Pierre Meunier, Marguerite Bordas, ainsi que Jean-Baptiste Tur qui parraine la promotion. En 2022 il adresse son premier spectacle “Mes terres fauves” aux adolescents des lycées agricoles, protagonistes de cette auto-fiction.
Parallèlement à ses créations il travaille en tant qu’interprète, notamment sous la direction de Tommy Milliot pour sa création 2024 « Qui a besoin du ciel » de Naomi Wallace. Depuis 2023, Joris Rodríguez assiste (à la mise en scène) plusieurs artistes dont Aurélie Van Den Daele au CDN de Limoges et Jean-Baptiste Tur pour le collectif « Le Grand Cerf Bleu ».

 

361°

Imaginons.

Imaginons un stade.

19 heures, les projecteurs s’allument sur des tribunes vides.

Sur la pelouse d’herbes vertes, au cœur du terrain de jeu, un cercle de chaises s’installe…

Dans son centre, imaginons des comédien.nes jouant une fable venue d’un autre temps. Une fable qui soit satire des défauts des Hommes et de la société. Il y aurait en genèse un récit grandiose, des personnages mythiques, un conte de ceux qui ont architecturé notre culture occidentale.

Imaginons qu’alors, à chaque instant de la fiction, les spectateur.ices soient sollicité.es et puissent, de leurs statuts, ré-écrire ces mythes. Imaginons qu’on leur soumette les grands choix du parcours des héros et héroïnes. Imaginons qu’ils et elles puissent choisir en direct, seul.es ou collectivement, instantanément ou par un vote, les trajectoires de leurs personnages.

Et si, dans le théâtre, les rires et les larmes, les stratégies et les magouilles, les épilogues et les morales étaient le choix du public ? Que deviendraient nos contes ? Si nous inventions d’autres passages dans le labyrinthe de nos dramaturgies occidentales ? Si nous avions la possibilité de réinventer nos mythes le temps d’un spectacle de théâtre, que deviendraient-ils ? Que deviendrait le temps de la représentation ? Que serait alors le théâtre ?

Je m’appelle Joris Rodríguez, je suis comédien et metteur en scène, et 361° est le projet d’innovation théâtrale que je porte. Durant ces quatre dernières années, mes rencontres avec les publics adolescents ont bouleversé mon appréhension du spectacle vivant. Créer un théâtre pour la jeunesse invite à s’adresser à une génération plus que jamais éveillée à la fiction. Le commerce numérique et les plateformes de “streaming” ont, tour à tour, abattu toutes les formes de contraintes qui, jusqu’alors, étaient partie de l’exercice du spectateur. C’est parce qu’il m’est évident que l’expérience du théâtre doit être incomparable aux arts dits numériques que je souhaite, avec cette nouvelle création, exacerber de façon très vive les éléments qui distinguent les arts vivants des œuvres vidéo.
« Comment rendre le spectacle vivant plus vivant qu’il ne l’est déjà ? ». Cette question, soumise par une élève, me conduit à penser un spectacle qui ne soit pas une représentation mais bien une aventure vivante totale. Ainsi, comme prémisse intuitive ou point de départ de ma recherche, l’idée d’un théâtre à choix multiples où les spectateurs choisissent, dans le temps même de la représentation, les destins qu’ils rêvent pour leurs nouveaux héros.

 

 

Résidence soutenue par le Plan Théâtre de la DRAC et en partenariat avec La Gare Mondiale (Bergerac)